Le programme « Pistes et circulation caravanière »
Responsable: Stéphanie Guédon
La Grande Oasis est au cœur d’itinéraires parcourus par les pasteurs nomades et les caravanes. Outre l’enjeu économique important que représente leur terroir agricole, les oasis apparaissent donc comme un enjeu commercial, dans la mesure où par elles transitent un certain nombre de ressources absentes de la Vallée du Nil, en provenance d’Afrique noire mais probablement aussi d’Afrique du Nord.
Les oasis du désert libyque constituent des étapes importantes sur les routes caravanières. L’oasis de Kharga est ainsi située au débouché de la fameuse piste des Quarante Jours, le Darb el-Arbaïn, en provenance du Soudan. Après avoir traversé l’oasis du sud au nord, son tronçon final s’achevait à Assiout, dans la Vallée du Nil. Mais d’autres itinéraires traversaient, dès l’Antiquité, la dépression d’Ouest en Est, et permettaient une communication de Kharga avec la Vallée et avec les oasis de Bahariya et de Dakhla, et de là avec l’Afrique du Nord.
À l’époque romaine, des postes fortifiés permettaient d’assurer le contrôle de cette circulation, à l’articulation des différentes pistes. La forteresse d’El-Deir contrôle ainsi une des principale routes entre la Vallée et la Grande Oasis. C’est dans cette perspective élargie à la circulation entre les oasis du désert libyque que nous nous efforçons de comprendre la place et l’enjeu du contrôle établi par Rome à El-Deir.